S’il est évident que cette pandémie inquiète les personnes dites à risque telles que les immunodéprimées, les personnes âgées, en tout état de cause les personnes plus fragiles, il est important de se demander comment ce virus agit sur les femmes enceintes et leurs bébés.
État des lieux des études faites ou en cours
En janvier 2021, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a fait le point sur la question du Covid-19 en cours de grossesse :
- On ne sait pas si les femmes enceintes ont plus de risque de contracter le Covid-19.
- 10 à 30% des femmes enceintes symptomatiques sont hospitalisées et nécessitent plus souvent une oxygénation ou une ventilation mécanique.
- Les études n’ont pas montré de surmortalité liée au Covid-19 durant la grossesse, faute d’effectif suffisant.
- Le 3e trimestre constitue à lui seul un autre facteur de risque spécifique d’évolution sévère, comme la pré-éclampsie ». D’ailleurs, les femmes Covid + présentent davantage de pré-éclampsies, « pour des raisons qu’on ignore actuellement ».
- Les études ne montrent pas actuellement de trouble de la croissance du fœtus in utero ni des morts fœtales in utero.
- Le risque de transmission verticale, de la mère au fœtus, semble extrêmement limité « puisque le virus passe peu dans le sang de la maman et que le placenta fait obstacle à l’inoculation chez le fœtus ». Et si le passage reste possible, « aucune fœtopathie spécifique, malformative en particulier, n’est à craindre ».
- Après la naissance, le risque de transmission horizontale, de la mère au bébé, est lui aussi possible et probablement plus fréquent. Il « justifie des mesures de prévention car les nouveau-nés peuvent présenter aussi des symptômes respiratoires mais le risque d’une forme sévère est quasiment nul.
- La mère covid + pourra allaiter.
Des centaines de milliers de femmes enceintes ont été infectées en 2020 par le Covid 19. Les nouveau-nés peuvent habituellement « compter » sur le transfert placentaire des immunoglobulines G (IgG) maternelles, il débute vers 13 SA et augmente de manière exponentielle au cours de la grossesse, et c’est au-delà de 36 SA que la majorité des IgG sont acquises, le nouveau-né à terme disposant de 120 à 130 % des concentrations maternelles d’IgG.
Les anticorps transférés sont quand même les plus efficaces pour la protection de l’enfant.
Vaccin anti-covid et grossesse
En France :
- La HAS (Haute Autorité de Santé) indiquait le 23/12/2020 « conformément au résumé des caractéristiques du produit (RCP), l’utilisation chez la femme enceinte doit être envisagée seulement si les bénéfices potentiels l’emportent sur les risques potentiels pour la mère et le fœtus. », le principe de précaution prévôt…
- Le CNGOF et le GRIG sont en faveur de cette vaccination, ils s’appuient sur différents arguments, à commencer par le fait que les vaccins anti-Covid actuellement disponibles n’étant pas des vaccins vivants atténués, ils n’ont pas de raison d’être contre-indiqués. À cela s’ajoute l’absence d’effet tératogène et d’effet sur la reproduction dans les essais chez l’animal. Ils estiment que « les femmes enceintes comme celles désirant concevoir, en particulier par aide médicale à la procréation, devraient se voir offrir la vaccination Covid-19 de manière prioritaire », surtout chez celles ayant des facteurs de risque surajoutés (surpoids ou obésité, diabète, HTA pathologie cardiaque…).
Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a autorisé la vaccination chez les femmes enceintes. L Society for Maternal-Fetal Medicine et l’American College of Obstetricians and Gynecologists considèrent les femmes enceintes comme candidates à la vaccination.
L’OMS est favorable à la vaccination des femmes enceintes.
Toutes ces organisations semblent donc s’accorder sur ce point, la vaccination des femmes enceintes est recommandée et ne présente pas de contre-indication à ce jour.