Skip to content

La situation actuelle du Papilloma Virus

Il existe environ 200 types d’HPV (Human Papilloma virus) dont 40 sont capables d’infecter la peau et les muqueuses humaines. Certains peuvent provoquer des tumeurs bénignes (condylome) et d’autres des tumeurs malignes.

Plus de 6.000 nouveaux cas de cancers sont causés par les HPV chaque année en France :

  • La moitié touche le col de l‘utérus chez la femme,
  • Un quart survient chez l’homme (1.700 nouveaux cas), dont des cancers de la sphère ORL (1.200 nouveaux cas), de l’anus (360 nouveaux cas) ou du pénis (90 nouveaux cas).
Le Human Papilloma Virus, une vaccination indispensable pour une immunité de groupe

Une large proportion des cancers du pénis (50 %) et des néoplasies intraépithéliales du pénis (>75 %) est associée à la présence de l’ADN de l’HPV, en particulier le HPV16, rapporte une méta analyse danoise dans « The Lancet Oncology ». Ces résultats soulignent « les bénéfices possibles d’une vaccination HPV chez les hommes et les garçons », écrivent les auteurs.

Le cancer du col de l’utérus en chiffres (source HAS) :

  • 3 000 nouveaux cas par an
  • 1 000 décès par an
  • 235 000 frottis anormaux par an, dont 35 000 lésions pré-cancéreuses ou cancéreuses
  • 2 moyens d’agir : la vaccination et le dépistage
  • Couverture vaccinale actuelle 21%, cible à atteindre au moins 60%
Le Human Papilloma Virus, une vaccination indispensable pour une immunité de groupe

Le poids des maladies induites par les HPV en France

Le dépistage du Papilloma Virus : pour tous ?

Seul le cancer du col de l’utérus bénéficie d’un programme de dépistage national. Il est recommandé pour toutes les femmes de 25 à 65 ans, tous les 3 ans.

Par ailleurs, les cancers de la sphère ORL, contrairement aux autres cancers HPV-induits, ne sont pas précédés de lésions précancéreuses observables au niveau de l’oropharynx.

Les HPV sont également responsables de verrues anogénitales, très fréquentes chez les deux sexes (100.000 personnes touchées chaque année). Elles sont certes bénignes, mais peuvent affecter très négativement la qualité de vie, sont récidivantes et leur prise en charge peut s’avérer particulièrement douloureuse.

Le Human Papilloma Virus, une vaccination indispensable pour une immunité de groupe

La vaccination anti-HPV

Les hommes doivent être vaccinés comme les femmes, d’autant qu’ils participent à la transmission de l’infection dans la population et qu’ils payent également les lourdes conséquences de l’infection. Augmenter la couverture vaccinale anti-HPV pourrait à terme permettre de réduire la circulation de ces virus dans la population et favoriser une immunité de groupe.

A partir du 1er janvier 2021, la vaccination contre les HPV est « désexualisée » et recommandée pour tout individu (garçon ou fille) âgé de 11 à 14 ans, avec un rattrapage possible jusqu’à 19 ans.

Le schéma vaccinal :

  • Entre 11 et 13 ans révolus, administrer 2 doses espacées de 6 mois (M0, M6),
  • Entre 14 et 19 ans révolus, administrer 3 doses selon un schéma 0, 2 et 6 mois (M0, M2, M6),

En cas de retard pour la 2e ou la 3e injection, la vaccination sera simplement complétée de la ou des dose(s) manquante(s).

Chez les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec des hommes (HSH), si la vaccination n’a pas été faite antérieurement, elle peut être réalisée jusqu’à l’âge de 26 ans. En effet, les HSH sont particulièrement à risque face au cancer de l’anus HPV-induit, notamment s’ils sont séropositifs pour le VIH (risque multiplié par 100).

Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination initiée avec un vaccin doit être menée à son terme avec le même vaccin.

La réponse immunitaire et le profil de sécurité des vaccins anti-HPV sont similaires chez les filles et les garçons. L’absence de lien entre la vaccination et la survenue de maladies auto-immunes a largement été démontée.

Intérêts de la vaccination anti-HPV

En Europe, une quinzaine de pays a intégré la vaccination des garçons dans le calendrier vaccinal. Plusieurs pays ont mis en place un programme de vaccination en milieu scolaire, qui leur permet d’atteindre une couverture vaccinale élevée.
Malgré son introduction dans le calendrier vaccinal français depuis 2007, le taux de couverture vaccinale contre les infections à HPV reste l’un des plus bas en Europe

  • France : 21%
  • Allemagne : 43%
  • Italie : 50%
  • Royaume-Uni 86%
  • Espagne : 73%
  • Suède : 80%
  • Belgique : 90%

Une étude écossaise réalisée entre 2008 et 2012, portant sur 138 700 jeunes filles vaccinées entre 12 ou 13 ans et testées à l’âge de 20 ans montre une baisse de 89% de l’apparition de cancer du col utérin par rapport aux femmes non vaccinées.

Le Human Papilloma Virus, une vaccination indispensable pour une immunité de groupe

L’acquisition d’une immunité de groupe par la vaccination

  • Une étude australienne * (2018), a permis de suivre, pendant 9 ans, la prévalence des HPV de stéréotype vaccinal (vaccin quadrivalent) sur un échantillon de près de 1 500 femmes âgées de 17 à 35 ans. La prévalence est passée de 22,7 % à 1,1 % chez celles âgées de 17 à 24 ans ; et de 11,8 % à 1,1 % entre 25 et 35 ans. Les auteurs concluent de ce fait à une immunité de groupe.
  • Une méta-analyse ** (2020) couvrant une population de 60 millions de personnes a confirmé des réductions significatives, allant de 30 à 85 %, de la prévalence des HPV 16, 18, 6 et 11 et aussi des HPV 31, 33 et 45, des verrues anogénitales, aussi bien chez les femmes que chez les hommes, et des dysplasies de haut grade ont été mises en évidence. Les auteurs soulignent que le suivi post-vaccinal pendant 8 ans apporte des preuves irréfutables de l’impact des programmes de vaccination. Ils ajoutent, de plus, que si une couverture vaccinale élevée est atteinte, il apparaît une immunité de groupe protégeant les sujets non vaccinés.

* Machalek DA et coll. Very Low Prevalence of Vaccine Human Papillomavirus Types Among 18- to 35-Year-Old Australian Women 9 Years Following Implementation of Vaccination . J Infect Dis 2018 ; 217: 1590-600.
** Drolet M et coll. Population-level impact and herd effects following the introduction of human papillomavirus vaccination programmes: updated systematic review and meta-analysis. Lancet. 2019; 394: 497- 509

La démonstration d’une immunité de groupe constitue un argument complémentaire majeur pour augmenter la couverture vaccinale.

Back To Top