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La COVID-19 est-elle dangereuse chez l’Enfant ?

Avant d’entrer dans des protocoles sanitaires très lourds en conséquence pour les enfants, futurs adultes de demain, il serait bon de s’intéresser aux études réalisées jusqu’à maintenant. L’objectif d’un médecin est de s’appuyer sur des chiffres et non sur des impressions ou ressentis. En voici quelques-uns qui ont attiré mon attention :

L’étude européenne du 6 août 2020 (1), réalisée par l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control) a fait une revue des caractéristiques cliniques et épidémiologiques de la COVID-19 chez les enfants âgés de moins de 18 ans dans l’Union européenne et l’espace économique européen, y compris le Royaume-Uni. Elle nous a appris que :

  • Les enfants de moins de 18 ans ne représentent que 4% des cas positifs au COVID-19 dans la zone Europe : 24% (< 5 ans), 32% (5-11 ans), 44% (23-14 ans).
  • Les enfants ont généralement une forme légère, voire asymptomatique car ils ont une réponse immunitaire innée très supérieure aux adultes.
  • Les hospitalisations pour COVID-19 sont rares : 4% (12-18 ans), 3% (5-11 ans) et 10% (0-4 ans) mais avec une mortalité très faible (0,006%).
medycloo : Statistiques COVID-19 chez l'enfant

Tableau : taux d’hospitalisation en réanimation et décès de la pandémie Covid 19 en France, en fonction de l’âge

Cas particulier des enfants de moins de 15 ans, en France (tableau) :

  • Ils représentent moins de 2% des personnes contaminées, 1% des hospitalisations
  • Le taux de mortalité (covid 19) est à zéro
  • Le taux de mortalité (toutes causes) est de 3,3% (< 1 an), 0,2% (1-4 ans), 0,1% (10-14 ans)

La transmission de la COVID-19 chez l’enfant

En Australie (2), les écoles sont restées ouvertes durant la première phase de l’épidémie, avec les préconisations de mesures de distanciation et d’hygiène.

Un test par PCR a été réalisé chez tous les enfants et adultes ayant fréquenté une école alors qu’ils étaient considérés comme contagieux (24 heures avant l’apparition des symptômes).

Le taux de transmission le plus élevé est celui d’un membre du personnel à un autre membre du personnel (4,4 %). Le taux de transmission de membre du personnel à un enfant est de 1,5 %, celui d’enfant à enfant de 0,3 % et d’enfant à membre du personnel de 1 %.

Alors oui, cela fait beaucoup de chiffres à analyser mais regardez plutôt ici :

Une étude en Inde (3) sur 500 000 personnes dont 84 965 contaminées au COVID-19 a montré :

  • L’existence de super-transmetteurs : 8% d’individus infectés ont contaminé 60% de leur contacts, alors que d’autres (71%) n’ont contaminé aucun contact.
  • Le risque de contamination est plus élevé au domicile (9%) qu’à l’extérieure (2.6%)
  • Les enfants et les adolescents (1/3 des cas) ont un rôle important dans la transmission du virus, surtout en milieu familial
  • La contamination se fait plutôt dans la même classe d’âge, notamment chez les 0-14 ans.

Dans les écoles européennes, les cas identifiés COVID-19 sont principalement dus à une exposition familiale alors que la propagation est très faible dans le cadre scolaire.

Le rôle de la fermeture ou de la réouverture des écoles sur le niveau de propagation dans la population est mal établi à ce jour, cependant les écoles semblent peu susceptibles de constituer un environnement plus propice à la propagation que les activités professionnelles ou de loisirs avec des densités similaires des personnes.

La COVID-19 est-elle dangereuse chez l’Enfant ?

Le port du masque et de distanciation pour les enfants

Le port du masque a le même intérêt de prévention chez l’enfant que chez l’adulte.

D’une manière générale, les avantages du port d’un masque chez les enfants doivent être mis en balance avec :

  • la capacité d’un enfant à savoir mettre un masque correctement,
  • les dommages potentiels associés au port de masques (inconfort, préoccupations sociales et de communication) ;
  • le contexte socioculturel et contextuel et la disponibilité de la supervision d’un adulte et d’autres ressources pour prévenir la transmission.

Une étude Danoise (mai 2020) a étudié sur 5000 participants, divisés en 2 groupes égaux, l’efficacité du port du masque sur la contamination au COVID-19. Le résultat est statistiquement non significatif : 42 cas dans le groupe masqué (1,8%), 53 cas dans le groupe non masqué (2,1%)

De plus, selon l’OMS, « les enfants atteints de graves troubles cognitifs ou respiratoires et ayant des difficultés à tolérer un masque ne devraient pas être obligés de porter un masque »,
Les enfants âgés de 5 ans et moins ne devraient pas être obligés de porter un masque.

Alors pourquoi imposer une telle mesure ?

Nous sommes en droit de nous poser la question car cette mesure, en plus d’être injustifiée, est dangereuse pour l’enfant, à court et long terme.

Les consultations pédopsychiatriques ont augmenté, l’angoisse est davantage présente chez les enfants.

L’étude Danoise montre bien que les professeurs et personnels de l’enfance ne sont pas plus protégés lorsque les enfants portent le masque que lorsqu’ils ne le portent pas. Alors pourquoi continuer ?

Les mesures de distanciation excessive sont préjudiciables dixit les sociétés savantes de pédiatrie.

Les mesures de distanciation excessive (comme la suppression des espaces de jeux, l’interdiction aux enfants de jouer entre eux, ou le refus de consoler un enfant) sont inutiles voire préjudiciables.

Dans la pratique, elles sont manifestement inapplicables et seraient susceptibles d’entraîner une anxiété particulièrement néfaste au développement des enfants et générateurs de troubles du comportement potentiellement majeurs. Ces mesures excessives font également perdre sens et engagement au métier exercé auprès des enfants par les assistantes maternelles, les professionnels des crèches et des écoles.

Ouvrir les écoles et les collectivités est aussi indispensable pour stopper tous les effets délétères du confinement sur certains enfants : décrochages scolaires, victimes de maltraitance, absence de protection vaccinale, rupture de suivi pour une maladie chronique.

Ils sont ici, les véritables risques pour l’enfant dans cette épidémie Covid-19.

Dr Eric Marcadier.
Médecin généraliste à Bordeaux.

1 – ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control). COVID-19 in children and the role of school settings in COVID-19 transmission. 6 August 2020.
2– Macartney K. et coll. : Transmission of SARS-CoV-2 in Australian educational settings: a prospective cohort study. The Lancet. Publication avancée en ligne le 3 août. Publiée le 10/08/2020 dans le JIM
3– Laxminarayan R,  Wahl B,  Reddy Dudala S, Gopal K et alEpidemiology and transmission dynamics of COVID-19 in two Indian states. Science. 17 juin 2020.
4– Bundgaard H et coll. : Effectiveness of Adding a Mask Recommendation to Other Public Health Measures to Prevent SARS-CoV-2 Infection in Danish Mask Wearers : A Randomized Controlled Trial. Ann Intern Med. 2020 ; publication avancée en ligne le 18 novembre. doi.org/10.7326/M20-6817

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