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Pour que la pandémie à Covid 19 s’arrête, il faut atteindre au moins 60 à 70% d’immunité dans la population.
En mai 2020, selon l’enquête nationale EpiCov (Épidémiologie et Conditions de vie), il ressort que 4,5% des personnes âgées de 15 ans ou plus vivant en France métropolitaine étaient immunisée contre la covid 19.
Au 31/12/2020, on peut estimer que le taux d’immunisation de la population à 10 à 15%.
Seule la vaccination peut nous faire atteindre rapidement l’objectif, car l’immunisation par la contamination est lente.

La pandémie à Covid-19 et la vaccination

Immunité et contamination, pour y voir plus clair…

Une étude américaine a étudié l’immunité post-infection au Covid 19 sur 185 patients par dosage des IgG spécifiques dirigés contre le Covid 19 et l’immunité serait acquise au moins pendant 8 mois (durée de l’étude).

L’immunité acquise par la contamination ou la vaccination est protectrice.
La contamination est-elle une solution ?

Si on laisse les gens se contaminer, on prend le risque d’avoir beaucoup de morts.
L’Imperial College of London a calculé la mortalité du covid-19 en fonction de l’âge dans le monde. Si l’on fait une projection sur la population française, on pourrait avoir au maximum 799 339 morts, soit un taux de mortalité théorique de 1,19% (voir tableau ci-dessous).

L’Imperial College of London a calculé la mortalité du covid-19 en fonction de l’âge dans le monde

Cependant ce tableau est une simulation, en réalité, si on estime à 15% la population contaminée et immunisée, la mortalité théorique serait de : 799 339 x 15% = 199 900 décès, or on constate que 64 765 décès au 31/12/2020, soit environ 25% de l’estimation théorique.

La France a choisi le confinement pour protéger sa population, résultat au 31/12/2020, 64 765 décès pour 67 millions d’habitants, soit 96,67 morts pour 100 000 habitants.

La Suède a choisi de ne pas confiner sa population, résultat au 31/12/2020, 8 727 décès pour 10 millions d’habitants, soit 84,73 morts pour 100 000 habitants, mais la Norvège a 10 fois moins de morts (400 morts pour 5 millions habitants) que la Suède en ayant confiné.

Comment analyser ses chiffres, la Suède a moins de morts que la France en n’ayant pas confiné, mais 10 fois plus que son voisin la Norvège qui a confiné.

La vaccination anti-covid va nous permettre de se sortir plus rapidement de cette pandémie, mais en France, la moitié de la population refuse pour le moment ce vaccin.

Tout le monde doit se vacciner car :

  • les vaccins sont efficaces à 95% et ont peu d’effets indésirables,
  • ils vont sauver des vies pour les plus de 70 ans (taux de mortalité à 40%),
  • ils vont vous permettent d’atteindre plus vite le seuil des 70% d’immunité collective,
  • ils nous permettront de retrouver plus vite une vie normale.

Alors quels effets ont ces vaccins ?

Le vaccin Pfizer/BioNTech est plutôt bien toléré, cependant, dans une étude américaine portant sur 38 000 patients, dont la moitié a reçu le vaccin et l’autre un placebo, on note :

  • réactions autour du point d’injection dans le bras (84,1%),
  • fatigue (62,9%),
  • maux de tête (55,1%),
  • courbatures (38,3%),
  • frissons (31,9%),
  • douleurs dans les articulations (23,6%),
  • fièvre (14,2%),
  • adénopathies inguinales (0,3%) : 64 cas sur 18 000
  • paralysie faciale de Bell (0,02%) : 4 cas sur 18 000, aucune dans le groupe placebo.

Des questions encore sans réponse :

La pandémie à Covid-19 et la vaccination
  • la persistance de la protection obtenue dans le temps ;
  • l’efficacité parmi les populations vulnérables aux formes graves (en particulier les insuffisants rénaux et les personnes immunodéprimées) ;
  • l’efficacité chez les personnes ayant des antécédents de COVID-19 (même si l’analyse post hoc semble suggérer une efficacité dans ce groupe, celui-ci est trop petit pour conclure) ;
  • l’efficacité chez les enfants et les moins de 16 ans ;
  • l’efficacité contre les formes asymptomatiques de la COVID-19 ;
  • l’efficacité contre les formes graves et l’effet sur la mortalité ;
  • l’efficacité contre les effets à long terme des infections acquises malgré le vaccin ;
  • l’efficacité sur la transmission du virus en cas de contamination d’une personne malgré le vaccin ;
  • le futur de cette efficacité si la pandémie venait à évoluer (mutations de SARS-CoV-2 par exemple).

Paralysie faciale de Bell

Plusieurs cas de paralysie faciale ont été rapportés dans les essais cliniques de Pfizer-BioNTech et Moderna. Dans le 1er, il y a eu 4 cas de paralysie faciale dans le groupe des participants vaccinés, dont 2 attribués au vaccin, contre aucun dans le groupe placebo. Dans l’essai de Moderna, il y a eu 3 cas dans le groupe vacciné et 1 dans le groupe placebo. La fréquence de survenue de paralysie faciale parmi les volontaires vaccinés est proche de ce qui est attendu en population générale (15 à 30 pour 100 000 personnes). Il n’y a donc pas de signal en faveur d’un tel effet indésirable après vaccination, mais ces évènements feront l’objet d’une surveillance particulière.

La paralysie faciale de Bell est à priori spontanément régressive en 6 à 8 semaines. Un seul patient a eu des « séquelles » selon le rapport.

Le cas des atteintes aux ganglions

Ces atteintes aux ganglions, ou adénopathies, ont été recensées chez 64 patients du groupe vaccinés, soit une proportion de 0,3%. 54 d’entre eux faisaient partie du groupe de moins de 55 ans.

La durée moyenne de ces pathologies était de 10 jours selon le rapport, avec 11 cas toujours en cours au 14 novembre. En revanche, seulement 6 adénopathies ont été recensées au sein du groupe sous placebo. Un déséquilibre qui conduit l’Agence américaine à classer l’affection comme une conséquence « plausible » de l’injection du vaccin.

On pourra vérifier la fréquence de ses effets indésirables dans les prochaines semaines, en raison du grand nombre de patients vaccinés dans le monde.

Même si de nombreuses questions sur cette efficacité demeurent sans réponse, le bénéfice/risque est largement en faveur de la vaccination.

Dr Eric Marcadier.
Médecin généraliste à Bordeaux.

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